Ma vision de l’école.
Il y a longtemps que ce texte mijote dans mes pensées. Je vais vous y exposer ma vision de ce que devrait être l’école, ainsi qu’un constat que plusieurs pourraient ne pas apprécier.
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il sera ici question plus souvent qu’autrement du secondaire.
Tout d’abord, j’ai souvent commenté des statuts en affirmant que le principal problème de nos écoles secondaires est qu’elles sont dirigées comme des prisons plutôt que comme des écoles. Et bien, j’en reste convaincu.
L’école est le milieu de vie des jeunes. Pour y être bien, ça prend un milieu de vie agréable, sécuritaire, et axé sur un sentiment d’appartenance. Malheureusement, aujourd’hui, à part ceux qui y pratiquent un sport, rien n’est fait pour développer ce sentiment d’appartenance. De les éparpiller dans deux écoles secondaires plutôt que de les regrouper pour cinq ans dans la même école n’aide sûrement pas à leur faire développer ce sentiment d’appartenance. Mais ici, malgré des économies potentielles estimées à 400 000$ si on les regroupait dans la même école, on préfère couper ailleurs et conserver ainsi plus de postes de cadres…. Et pour ceux qui me présenteraient l’argument de l’espace nécessaire, sachez qu’il y avait plus d’élèves dans chacune de nos polyvalentes dans les années 70 qu’il y en a dans nos deux écoles aujourd’hui…
De plus, la rigidité du système, rend souvent les jeunes réfractaires à l’école. Les jeunes ont le dos larges dans notre société. Je suis dégouté par tous ceux qui les affublent de tous les défauts sans se questionner sur les raisons de leur rejet de cette école. Et ce sont souvent ceux qui ont failli à leur tâche d’éducateur qui vont le plus loin dans leurs accusations contre les jeunes. Faudrait leur rappeler que l’école est là pour instruire les jeunes, mais que l’éducation relève encore des parents…
L’école d’aujourd’hui mets les jeunes en cage. Elle mets des règles partout, jusque dans leur assiette! L’école veut tellement uniformiser les jeunes qu’elle leur enlève leur identité. Chaque jeune est unique, mais l’école veut tout uniformiser. Ils doivent apprendre à la même vitesse, les choix de cours son devenus de plus en plus rares et l’individu est réduit au stade de numéro.
Et l’école s’amuse à tout étiqueter. Un jeunes qui n’entre pas dans le moule est tout de suite « catégorisé ». On leur accorde des cotes telle que « déficit d’attention », « délinquant », etc… Et ensuite on se surprend que les jeunes fassent la même chose entre eux…
Et si le problème n’était pas les jeunes mais l’école? À tout vouloir uniformiser et contrôler, on s’étonne du nombre sans cesse grandissant de décrocheurs. Les jeunes ne décrochent pas de l’école, ils décrochent d’un système qui ne les accepte pas tel qu’ils sont.
Désolé de vous ramener à l’époque ou j’allais au secondaire, mais le système semblait très bien fonctionner. À mon époque, pas de code vestimentaire. Chacun avait le droit à son style et à son identité. On ne s’amusait pas à nous brimer juste pour uniformiser. Il y avait aussi quelque chose de merveilleux à ma poly: l’enseignement individualisé. Nous recevions notre matière pour un mois, et chacun avançait alors à son rythme. Les enseignants étaient disponibles dans les locaux appelés « labos » et les élèves pouvaient aller chercher l’aide nécessaire dans chacune des matières. Chacun était respecté dans sa vitesse d’apprentissage.
L’individu était ainsi toujours valorisé. Et je crois que ce respect et cette valorisation des individus faisait en sorte que l’intimidation n’était pas le fléau que l’on connaît aujourd’hui. Comme l’école respectait davantage le rythme et la personnalité de chacun, ce respect se transposait alors dans les échanges entre nous, étudiants de l’époque.
Nous étions beaucoup plus libres que les jeunes d’aujourd’hui. Oui, il y avait les « tannants », mais j’ai connu des intervenants extraordinaires à cette époque qui ont compris ces jeunes qui sont devenus aujourd’hui des gens d’affaire, des entrepreneurs, bref, des gens qui ont fait le leur place dans la société.
Mais aujourd’hui, l’école préfère que « ça marche drette »! Tout est si balisé, règlementé, et étiqueté, que les jeunes en sont brimés. Le respect de la différence était ancré autrefois dans nos mœurs, tandis qu’aujourd’hui la différence est mal venue dans les écoles. Alors, il ne faut pas s’étonner des gestes d’intimidation. L’école intimide au nom de l’ordre, les jeunes ne font qu’appliquer ce qu’on leur inculque.
L’école ne doit pas être une prison, car les jeunes chercheront à la quitter. L’école doit changer, rapidement, drastiquement, et s’ouvrir à la réalité, à l’individualité, au bon sens.
L’école est vraiment malade et je ne vois malheureusement rien qui puisse changer cet état de fait… Bon courage les jeunes, vous pourrez sans doute la changer pour le bien de la génération qui vous suivra. Ma génération semble trop occupée pour s’en charger…